De l’apprentissage aux études d’architecture : le chemin audacieux d'Arwen
De l’apprentissage aux études d’architecture : le chemin audacieux d'Arwen
À l’occasion de la cérémonie de remise des diplômes au lycée Colbert, du 21 novembre dernier, Arwen a été mise à l’honneur en décrochant la médaille d’argent pour ses excellents résultats au BTS Bâtiment. Découvrez son parcours déterminé et inspirant !

Le projet BerC sur le thème de la cabane avec comme contraintes imposées «rigide» et «léger» réalisé par Arwen et son groupe.
Des choix d’orientation qui bousculent et révèlent une vocation
En classe de 3ème Arwen se destine à une filière STD2A (Sciences et Technologies du Design et des Arts Appliqués). Mais les lycées de Brest et Rennes refusent sa candidature.
Elle participe alors à une journée découverte de la filière STI2D au lycée Colbert de Lorient, un tournant. Ce cursus, à mi-chemin entre un bac général et un bac professionnel, lui apparaît comme une voie cohérente pour poursuivre ensuite vers un BUT GC-CD génie civil et construction durable.
C’est au cours des TD qu’elle découvre son appétence pour la modélisation architecturale, les calculs appliqués et la conception.
Malgré ses bons résultats (14 de moyenne générale), Arwen doute de pouvoir intégrer une formation d’architecture, très sélective sur Parcoursup. Encouragée par ses enseignants, elle s’oriente finalement vers un BTS Bâtiment, où la conception d’ouvrages occupe une place centrale. Son sérieux et sa maturité poussent ses professeurs à lui recommander la voie de l’apprentissage.
Un apprentissage décisif avec Lorient Agglomération
Pour trouver son entreprise d’accueil, Arwen est accompagnée par son enseignant, M. Le Sommer, qui soutient sa candidature auprès de Lorient Agglomération.
Lors de son entretien en juin, elle présente un dossier issu d’un projet réalisé sur AutoCAD : la réhabilitation d’un appartement accessible aux personnes à mobilité réduite. Son professionnalisme convainc immédiatement : 24 heures plus tard, elle reçoit une réponse positive.
Elle signe alors son contrat d’apprentissage avec Lorient Agglomération et le GRETA-CFA Bretagne Sud.
Dès le 1er septembre, elle intègre le service et travaille notamment sur la réhabilitation complète d’un centre médico-social en office de tourisme, inauguré par le Président de Lorient Agglomération, M. Loher.
Ce projet lui permet d’explorer l’ensemble des métiers du gros œuvre et du second œuvre, confirmant son intérêt profond pour le domaine.
Se confronter au terrain et gagner en légitimité
L’expérience est déterminante. À l’été, Arwen s’interroge sur la suite : ingénierie en génie civil ou architecture ?
Doutant encore de sa légitimité, elle sollicite l’avis des architectes avec lesquels elle travaille. Tous lui confirment qu’elle a le niveau et la rigueur nécessaires pour entreprendre des études d’architecture.
« C’est en se confrontant à la réalité, au regard des professionnels, que l’on mesure ses compétences. »
Forte de ces retours, elle candidate aux Écoles Nationales Supérieures d’Architecture (ENSA) de Nantes et Rennes.
Intégrer l’École d’Architecture : un nouvel horizon
Arwen obtient un entretien à l’ENSA de Nantes, où son expérience à Lorient Agglomération, notamment sur les enjeux du logement, fait la différence.
Elle y exprime clairement son projet : devenir architecte urbaniste.
L’architecture à l’échelle de la ville la passionne : elle y voit un côté ludique (qu’elle compare à SimCity), mais aussi un engagement citoyen.
Parallèlement, elle est tirée au sort pour devenir Conseillère Citoyenne de Quartier de Keroman Merville Nouvelle-Ville (CCQ2). Cette double expérience – professionnelle et citoyenne – enrichit sa compréhension des enjeux territoriaux, réglementaires et sociaux.
Une intégration réussie à l’ENSA
Son arrivée à l’École d’Architecture se passe bien, même si le terrain lui manque.
Lors des portes ouvertes, le directeur lui avait confié : « Il faudra désapprendre certaines choses. »
Elle confirme aujourd’hui qu’il avait raison.
Elle vise désormais le double cursus Architecture-Urbaniste (Master architecture à l’ENSA de Nantes + Master ville et territoire à l’Université de Nantes) pour devenir architecte urbaniste. La sélection est rude (15 places pour 130 candidats), mais elle s’y prépare avec détermination.
Un parcours dont elle peut être fière
Arwen regarde son parcours avec fierté, d’autant qu’elle avait été diagnostiquée dysphasique dans l’enfance, un trouble affectant l’expression et la compréhension orale.
Elle aurait pu abandonner, mais elle souligne le rôle crucial de sa famille et de ses enseignants :
« Ils m’ont portée, tirée vers le haut. J’ai toujours eu du respect pour les enseignants et conscience des opportunités d’apprentissage. »
Elle retient une leçon : être opportuniste au sens positif du terme, saisir les chances et rester combattant.
Ses conseils pour les futurs candidats en architecture et urbanisme
- Être curieux, visiter des expositions, s’intéresser à tout ce qui touche au design, à la ville, à l’art.
- Se cultiver, histoire de l’art, culture générale… très valorisés dans certaines écoles.
- Pratiquer le dessin, même modestement.
- Être transparent dans sa candidature, présenter un projet réel, concret, plutôt que surjouer une vocation.
Pour un cursus aussi exigeant, Arwen appuie sur le fait qu’il faut savoir faire preuve d’autonomie et avoir la tête sur les épaules et surtout ne pas s’autocensurer : les profils sont variés (social, paysagiste, technique…).
Conclusion : oser, tenter, apprendre
Pour Arwen, peu importe d’où l’on vient, on peut réussir en architecture ou ailleurs, à condition d’essayer, parfois de se tromper, mais surtout de persévérer.
Son parcours en apprentissage, affirme-t-elle, lui a aussi permis de développer un réseau solide et d’ouvrir les portes de son avenir.