Renforcer la confiance individuelle par le collectif

Le projet qu’ils ont choisi à l’unanimité c’est un évènement organisé au bénéfice de nouveaux arrivants au pôle asile-réfugiés de l’AMISEP à Pontivy.
Ce projet, ils l’ont écrit et présenté à M Yvan Guégan, chef de service du pôle :

« Dans le cadre de la Prépa Avenir Adulte, notre groupe s’est retrouvé invité à bâtir un projet collectif, afin d’apprendre à construire ensemble, à s ’écouter et à partager. C’est dans ce sens du partage que, soutenu par nos formatrices, Fany, formatrice référente et Priscille, nous avons décidés tous ensemble de donner du sens à notre démarche, un sens humain. L’AMISEP nous est apparu comme une évidence, tant sa mission d’accueil, de formation, d’accompagnement et professionnalisation des personnes demandeuses d’asiles nous semble essentielle... Se tourner vers l’A.M.I.S.E.P : L’Association Morbihannaise d’Insertion Sociale et Professionnelle, c’est se tourner vers un acteur majeur de l’accueil et de l’insertion dans notre région. A travers ce projet nous désirons échanger, partager et nous ouvrir aux personnes réfugiées qui arrivent dans notre région et leur apporter notre soutien, notre écoute dans un moment de fraternité. En ce sens nous vous proposons de réaliser, vendredi 7 juillet, un partage culinaire (de la conception à la dégustation de mets sucrés typiquement bretons - far, crêpes, galettes sablées, quatre-quart, crème caramel beurre salé...) entre notre équipe et les personnes dont l’AMISEP à la charge, proposant aussi des temps d’échanges et de jeux pour celles ne pouvant, ou ne désirant pas, œuvrer en cuisine. Nous espérons que cette matinée et / ou journée passée ensemble apportera de la chaleur, du réconfort et la réalisation qu’ils ne sont pas seuls à travers leurs épreuves ».

« Après un pique-nique sur l’Île des Récollets, nous nous sommes dirigés en plusieurs voitures vers les locaux de l’AMISEP le C.A.E.S à Noyal-Pontivy.

A notre arrivée, nous avons dû attendre un peu pour avoir accès à la cuisine, les résidents l’occupant encore, et nous en avons profité pour installer les différents jeux dans le jardin (Mölkky, palet breton et pétanque, l’AMISEP ayant aussi des ballons et une table de ping-pong) et rencontrer quelques-unes des personnes qui nous accueillaient (environ vingt-cinq, entre Afrique et Asie).

Nous avons été rapidement rejoints par les premiers curieux, probablement intrigués par l’ovni Mölkky, ce jeu de quilles qu’ils ne connaissaient pas et qui nous prouve encore et toujours que oui, les finlandais sont sympas, et qui a permis de briser la glace, or the ice, puisque nous avons pu communiquer dans les deux langues.

Ensuite, une première équipe partit en cuisine préparer les fars et la pâte à crêpe (merci Vanessa, Patricia et Soazik), pendant que les autres, aidés par Fany et Priscille, nos deux formatrices, invitaient les résidents à s’initier aux différentes activités proposées. Ainsi, pendant que Robin, notre gentleman reporter-photographe-danseur, virevoltait avec une grâce qu’on lui connaît bien entre les différents lieux pour prendre des photos et des vidéos, Hasime, Séverine, Ophélie et moi-même avons guidé nos hôtes dans ces joies ludiques.

De temps en temps nous tournions en cuisine (mais pas trop, sinon la tête tourne vite), et pendant que les fars étaient au four, nos hôtes prirent en charge la confection de la quasi intégralité des crêpes, dans un duel femmes - hommes dont je tairai le résultat (mais nous savons tous qui a gagné... bien sûr).

Une fois les crêpes et les fars prêts, nous nous sommes tous retrouvés dans le jardin pour une dégustation qui a culminé sur un atelier danse échevelée (nos formatrices étant championnes de Bretagne de Madison), mon étonnement personnel en apprenant que les pingouins savaient apparemment danser, et que Soazik était une experte en musique africaine (entre autres).

Que ce soit en cuisine ou dans le jardin, ce fut un franc succès pour tout le monde. Je ne sais pas si nous avions imaginé cette journée d’une manière ou d’une autre, mais je pense pouvoir affirmer que toutes et tous, nous avons été étonnés, émus et touchés par la chaleur de l’accueil qui nous a été réservé, que ce soit de la part des réfugiés que des deux référentes sociales, Nolwenn et Estelle. Quand le moment de se dire au revoir vint, c’est bien cette émotion qui a pris le dessus, entre sourires et accolades.

Nous nous souviendrons longtemps de ces quelques heures de partage et de fraternité, comme nous nous souviendrons aussi de cette communion partagée dans notre groupe au cours de ces deux mois. »

Rédaction : Olivier - bénéficiaire de la formation Prépa Avenir Adultes.