Parcours et Reconversion
Rencontre avec Yorick Troysi qui a intégré en contrat de Pro en Terminale Technnicien Géomètre Topographe avec le Greta au Lycée du Blavet
Un début dans l'architecture
Après mon bac, je me suis orienté vers des études d’architecture à Rouen, où j’ai obtenu une licence. Cependant, je n’ai pas poursuivi jusqu’au master, car j’ai rapidement commencé à travailler. À cette époque, en 2013, il y avait beaucoup de travail, notamment en raison des aménagements pour l’accessibilité des bâtiments pour les personnes en situation de handicap : réaménagement des espaces, rez-de-chaussée, etc.
Dans le milieu de l’architecture, l’ambiance et le bien-être au travail n’étaient pas toujours au rendez-vous, ce qui m’a conduit à enchaîner plusieurs CDD. J’ai eu des expériences variées : certaines entreprises étaient bienveillantes, mais dans d’autres, les petites structures impliquaient de fortes charges de travail, et dans les grandes entreprises, le rythme était souvent intense, surtout en période de crise.
Nouveau fragment
Transition vers le BTP
J’ai donc décidé de me diriger vers le BTP, où mes connaissances en architecture m’ont permis de travailler en tant que second dans diverses équipes, notamment dans la reprise en sous-œuvre (travail sur les fondations des bâtiments). J’ai intégré une entreprise qui intervenait pour le compte d’assurances, pour consolider les fondations. Mon rôle consistait à participer aux travaux en respectant le cahier
des charges. Je préparais la détection des réseaux, gérais l’approvisionnement en matériel et travaillais à mi-chemin entre les tâches administratives et le travail de terrain.
Les déplacements étaient nombreux, avec plusieurs agences dans l’Ouest de la France, mais aussi dans des régions comme le Jura et Poitiers. J’avais alors entre 25 et 30 ans. Cependant, ces déplacements fréquents devenaient difficiles
pour notre vie de famille, d’autant plus que ma compagne, bibliothécaire spécialisée dans la conservation du patrimoine écrit ancien, voyageait également beaucoup. Après une reconversion, elle est aujourd’hui électricienne.
L’entrée dans le domaine de la topographie
Après avoir quitté mon poste dans le BTP, j’ai intégré un bureau d’études spécialisé dans la détection de réseaux, basé à Tours. Bien qu’il n’était pas prévu que j’effectue beaucoup de déplacements, cela a été le cas, ce qui devenait compliqué. J’ai donc décidé de me tourner vers une formation en topographie, en me spécialisant dans la détection de réseaux et les relevés.
Ce domaine est en pleine expansion, notamment grâce à la règlementation anti-endommagement des réseaux. Celle-ci oblige depuis quelques années à repérer précisément les passages de réseaux en zone urbaine (par géoréférencement) au moment des travaux et à retranscrire ces données sur des plans. À partir de janvier 2026, cette obligation s’étendra également aux zones rurales, augmentant encore la demande dans ce secteur.
Une nouvelle dynamique professionnelle
Aujourd’hui, j’ai été recruté en contrat de professionnalisation chez Colas, à l’agence de Guingamp. Mon rôle consiste à détecter les réseaux avant intervention, réaliser des plans et mettre à jour les fonds de plans pour les projets de travaux. La rigueur est accrue avec les nouvelles obligations légales, notamment en ce qui concerne le recollement des plans et les documents d’autocontrôle.
Une formation enrichissante en Bretagne
Pour ma formation en topographie, j’ai cherché une structure en Bretagne, d’où ma famille est originaire. J’ai retenu le Lycée du Blavet, qui offrait des documents plus détaillés et une impression de sérieux par rapport à une autre formation plus proche. Aujourd’hui, nous habitons près de Saint-Quay-Portrieux, à environ une heure de route du lycée et à une demi-heure de l’entreprise.
Le rythme est organisé en blocs : trois semaines au lycée pour cinq semaines en entreprise, calé sur les périodes de stage et les vacances scolaires. L’accueil au lycée a été exceptionnel : l’administration, les enseignants, tout le monde cherche à me faciliter la vie. Mon professeur référent, M. André Chicouene, est toujours à l’écoute de mes besoins, tout comme Mme Alicia Le Moing, de l’équipe administrative du GRETA. Leur soutien m’a permis d’organiser ma reconversion dans les meilleures conditions.
Un équilibre retrouvé
À 34 ans, je suis en contrat de professionnalisation, ce qui me permet d’être rémunéré, y compris pendant mes semaines de cours, à hauteur de l’équivalent d’un SMIC. Cette transition se passe bien, et j’ai eu la chance de trouver un logement familial disponible. Cette reconversion m’a offert une stabilité et une perspective d’avenir motivante, dans un domaine où les opportunités ne manquent pas.
La formation
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Technicien géomètre-topographe (BAC PRO)